Domaine des Varenne
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Domaine des Varenne, de Domfront à Monein, de l'Alençon au Béarn...
 
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 Correspondance intrabiliaire

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2 participants
AuteurMessage
Eugénie

Eugénie


Messages : 597
Date d'inscription : 14/11/2008

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MessageSujet: Correspondance intrabiliaire   Correspondance intrabiliaire Icon_minitimeSam 28 Nov - 5:33

Citation :
A vous, Valère d’Arezac,

De nous, Eugénie de Varenne,

Puisqu’il en faut toujours un pour faire la première gesture, nous prenons la plume ce jour pour coucher mots, impressions, pensées si futiles soient-elles et fantaisies que vous nous connaissez si bien en vrac sur ce modeste bout de velin.
Veuillez-nous pardonner par avance si ce billet a l’air aussi décousu qu’un fond de braies, c’est là notre seule manière d’écrire, instinctive, depuis les funestes événements qui marquèrent et marquent encore notre jeune vie.

Nous vous détestons Valère d’Arezac. A tord ou à raison ? Allez savoir. Le ressentiment est pour l’instant la seule force vive qui nous tient debout et la tête haute en dépit des crachats, du venin, des insultes et de la manigance. Etre bouc-émissaire officiel du Béarn n’est pas chose aisée vous en conviendrez, quoi de plus normal alors que de trouver repos et volupté dans l’acrimonie et la détestation d’autrui ?
J’en viens d’ailleurs à penser que le Comté devrait grassement me rétribuer pour cette charge des plus ingrates.

Nous vous haïssons pour avoir porté le dernier coup alors que nous nous trouvions au plus mal, nous vous exécrons pour vos paroles mensongères à notre encontre, vous abaissant ainsi au rang des Eriadan et des Alleaume en puissance, nous qui vous voyions si grand. Nous vous abominons pour cette science de l‘image que vous n‘avez de cesse de cultiver en dépit de tout le reste, de ce qu‘il y a de plus essentiel.
Pour faire court, malgré cette litanie d’équivalents, vous me répugnez.

Pourtant, pourtant nous prenons la plume ce jour, nous vous livrons tout de go ce qui croupit en notre sein depuis de longs mois déjà.
Si la bile réchauffe le cœur et donne courage, elle corrompt aussi l’âme et ronge lentement mais surement ce qu’il y a de plus candide.
Nous nous délections encore il y a peu de ce fiel, il désagrégeait graduellement, imperceptiblement aux yeux du profane l’Ingénue en nous.

Seulement, nous ne voulons pas finir en virago aigrie par la vie et la vilenie, nous nous refusons à devenir ce que nous vomissons.

Seulement nous n’aimons pas à nous répandre en hostilités en place publique alors que notre rang, aussi nouveau soit-il, nous commande respect et maîtrise de soi.

Seulement, se bouffer becs et plumes entre anciens et actuels Régnants tout hurlant à son bien et à sa pérennité est la dernière coquetterie en vogue en Béarn.

Nous étant toujours tenue éloignée des colifichets de mauvais goût, nous ne céderons donc pas à cet engouement soudain qui laissera le Béarn à cours de pigeons et de venin. Bientôt, devrons-nous peut-être importer…

Même si nous gageons que vous sourirez à la lecture de pareille missive, satisfait de voir que vos actes et paroles passés ont de telles répercussions dans le temps, nous vous livrons nos humeurs les plus maussades et les plus détestables en offrande. Cet amas d’immondices est votre, faites-en ce que vous voulez.

Nous avons bien conscience que la finalité de cette correspondance doit être des plus nébuleuses pour vous, nous l'expliquerons donc brièvement: nous préférons vous faire part des sentiments venimeux qui nous animent à votre égard en privé plutôt que de montrer un Béarn divisé alors que les régnants de celui-ci devraient agir d'un même élan et parler d'une même voix pour le bien d'icelui.

Puisse celui qui n’a pas su nous trouver nous réconcilier,

Rédigé, signé et scellé de notre main en lou Castera de Montanères le 28 Novembre 1457,

Per lo boste Béarn. Per lo nouste Béarn.


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Correspondance intrabiliaire Sceaueugnierouge
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Varden




Messages : 3
Date d'inscription : 19/12/2009

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MessageSujet: Re: Correspondance intrabiliaire   Correspondance intrabiliaire Icon_minitimeSam 19 Déc - 20:54

Varden avait reçu la missive du Génie et l'avait lu avec surprise. Il n'avait plus eu de contacts avec la demoiselle depuis des mois et n'avait pas cherché à en avoir. A peine l'avait il croisé à l'occasion, et il n'avait pas cherché à lui parler et elle non plus ... Pourtant cette lettre était tout sauf une surprise ... Il y répondit rapidement car il lui fallait mettre au point ce que lui ressentait de tout cela ...

Citation :
De nous Valère d'Arezac,

A vous Eugénie de Varenne,

Adishatz !

J'ai lu avec un intérêt certain vos mots. Devrais-je exprimer une quelconque surprise, si ce n'est celle de recevoir missive de votre main, aux sentiments exprimés dans cette dernière ? J'en doute, tant l'évidence transpire dans votre lettre.

Vous me haïssez et vous vous sentez trahie ? Si je ne vous jamais haïe, j'ai eu ce même sentiment de trahison en vous voyant sombrer, avec le Béarn au crépuscule de votre second mandat, perdue dans des luttes sans fin contre des fantômes ou des êtres insignifiants bien qu'aussi insistants que la vérole mais dont le pire mal fut de vous aspirer toute votre énergie au point que le Béarn, que les Béarnais se sentirent oubliés, abandonnés par celle dont ils louèrent les qualités à l'aube de ses mandats.

Je fus de ceux qui vous aidèrent à devenir Comtesse, et conscient de l'erreur manifeste qui fut mienne de vous soutenir, de croire en vous toujours davantage, j'ai finalement demandé et obtenu votre démission, sans en ressentir pourtant aucune satisfaction, mais bien du dépit et de la déception d'avoir échoué à vous voir briller au Sud de notre beau Royaume.

Toutefois, il ne m'apparait pas avoir menti. Mon image, que vous exécrez désormais au possible, n'est que mienne, vous pensez que je la cultive au point d'en abandonner mes plus profondes valeurs. Je pense, au contraire, qu'elle n'est point chimère. Si l'homme que je suis vous semble si détestable et si ignoble, je ne puis que le regretter mais je puis le comprendre.

Je n'ai envers vous aucune rancoeur, j'ai échoué en ne sachant vous épauler, et en cela je vous demande le pardon.

L'heure est à la rédemption sans doute même si je n'espère pas recevoir pardon aussi miraculeux.

Je prierai pour que vous alliez en paix et cessiez vos tourments à l'avenir. Je n'ignore pas qu'entendre son nom être sali quotidiennement est une épreuve des plus pénibles.

Puissiez vous retrouver le chemin de votre si grande destinée !

Recevez mes excuses les plus sincères, mais n'oubliez pas que je pense toujours que vous avez fauté.

Per lo Béarn !
Correspondance intrabiliaire Signaturevardenfinalgi3
Correspondance intrabiliaire Sceauvardenrouge
Faict quelque part dans la campagne Béarnaise, le Vingt-Neuvième de Novembre Mil Quatre Cent Cinquante Sept
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