Domaine des Varenne
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Domaine des Varenne

Domaine des Varenne, de Domfront à Monein, de l'Alençon au Béarn...
 
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 A votre bon souvenir Demoiselle Eugénie !

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2 participants
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Varden




Messages : 3
Date d'inscription : 19/12/2009

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MessageSujet: A votre bon souvenir Demoiselle Eugénie !   A votre bon souvenir Demoiselle Eugénie ! Icon_minitimeJeu 1 Juil - 1:20

Il était temps de le faire.

Varden avait longtemps repoussé l’inéluctable, évitant soigneusement les lieux où la blonde pouvait se trouver. Les rares fois où leurs chemins s’étaient croisés ces derniers mois, les regards partagés l’avaient convaincu au moins sur une chose. Eugénie avait la rancune tenace. Maugréant contre lui-même d’avoir pris la route vers le domaine de la Vicomtesse, le Comte d’Ossau n’en restait pas moins intimement convaincu qu’il fallait crever un abcès qui n’avait plus lieu d’être. Oui, donc en théorie tout semblait à faire et réalisable, en théorie oui, tout était parfait … Mais il connaissait la blonde Ingénue et souffrait d’avouer qu’elle était, pour lui, totalement imprévisible. Saurait elle faire preuve de compréhension en lui offrant une chance de discuter ou bien lui interdirait elle ne serait-ce que de franchir le seuil de sa demeure ?

Cheminant au plus vite que ce que son cheval pouvait supporter, Varden n’avait de cesse de tourner et retourner le problème qui le menait à Ingénue en ce crépuscule de début d’été, il n’y trouvait aucune certitude, aucune assurance. Et rien ne dérangeait plus Varden que d’ignorer l’effet qu’aurait sa venue chez Eugénie. A vrai dire, alors que sa monture le menait de plus en plus proche du Château de Montaner et rien n’indiquait que sa venue fut désirée.

Le pont-levis était baissé, et Varden ralentit l’allure avant de s’en approcher. Des gardes étaient à l’entrée. Ils l’accueillirent et le laissèrent aller en reconnaissant les couleurs du Comte. Instinctivement, Varden descendit de son cheval et mit pied à terre guidant son destrier par la bride. Le domaine était bien agencé, avec le goût qui caractérisait celle qui habitait désormais ces lieux.

Un palefrenier vint à sa rencontre et promit de s’occuper de son cheval. Du revers de la main, Varden épousseta quelque peu son mantel couvert de poussière, réajusta son chapeau et remonta son col.
D’un pas qu’il aurait voulu plus assuré, il s’avança vers le château en lui-même, entrant dans la cour d’armes. Une domestique vint à sa rencontre et il lui annonça.


Veuillez annoncer à Demoiselle Eugénie de Varenne que Valère d’Arezac est ici et qu’il désire la voir.

La domestique acquiesça et disparut sans même l’avoir fait entrer dans un petit salon privé. Varden leva les yeux au ciel et laissa échapper un sourire au bord des lèvres. Toutefois, ne parvenant à retrouver son calme, Varden traversa la cour de long en large autant de fois qu’il le put. Faisant ainsi les cent pas, il se remémora pourquoi il était là, ce qu’il désirait dire …

Alors qu’il était au devant de ce pourquoi il était venu, l’idée saugrenue qu’il ne saurait pas le justifier lui traversa l’esprit. Aucune raison ne trouvait désormais grâce à ses yeux maintenant qu’il était face à ce qu’il avait toujours su esquiver jusqu’alors.

Mais pouvait-on vivre rongé par les regrets ? Tiraillé par sa conscience, Varden était venu. Peut-être ne survivrait il pas à Eugénie. Elle était de ceux qui piquaient le mieux là où cela faisait le plus mal. Il le savait, et il venait ici en connaissance de cause.

A ses risques et périls …
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Eugénie

Eugénie


Messages : 597
Date d'inscription : 14/11/2008

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MessageSujet: Re: A votre bon souvenir Demoiselle Eugénie !   A votre bon souvenir Demoiselle Eugénie ! Icon_minitimeSam 10 Juil - 1:28

Du haut de la tour de Montaner, pareille à celles que Fébus Conquérant avait semées d'Est en Ouest des Pyrénées comme le petit Poucet moyen, au confins de l'Armagnac, du Béarn et de la Bigorre, la jeune -et blonde- maîtresse des lieux se morfondait.
Du haut de sa tour d'ivoire et de briques rousses, elle était en proie au deuil d'une relation morte trop tôt, à la colère, abusée qu'elle avait été par la carne du plat pays, conquérante d'un Comté qui ne serait jamais sien.
A l'Est Béarn, à l'Ouest Bigorre, au nord Labatut-Figuères et ses figues, des champs à perte de vue, forêt environnante et fournie, en bas les douves, à ses côtés le petit panier gourmand contenant vin de Monein t des briques, et une éternité pour ressasser cet échec cuisant.

Abusée elle l'avait été oui. Coupable de s'être fait aimée non pas pour ce qu'elle était mais pour ce qu'elle donnait. Coupable de cet amour enfantin et imbécile qui cherchait désespérément dans les yeux de l'être adulé une lueur, même infime, de fierté et que cette stryge avait si bien su manœuvrer à son avantage. Coupable de ne pas avoir appris de son erreur. Pourtant elle savait. Elle savait que sitôt que l'on avait plus rien à offrir, sitôt tombée en disgrâce, les amis qui se disaient les plus fidèles, les plus dévoués à votre cause s'éloignaient, bienheureux d'avoir su tirer avantage de votre personne quand il en était encore temps.

Oui mais, elle l'avait aimée, aimée et admirée, et c'était déception amère que de n'avoir pas fait sa fierté...
Fierté oui... Mais à quel prix... A quel prix quand celle qu'elle encensait était des plus partiales, adepte de l'exigence à géométrie variable comme dirait l'autre, selon que l’on soit de sa mouvance politique directe, de ce cercle de proches très fermé auquel elle croyait appartenir -et comme elle avait été détrompé- ou que l’on était en vérité une pièce rapportée, une bonne poire, une gentille niaise dont elle s’était servi pour gravir les échelons pour ensuite la jeter comme une vieille chausse, sans considération aucune.

Ah la garce ! La chienne infâme qui bafouait tout ce en quoi elle croyait, en quoi elle espérait ! L'immonde tumeur arriviste et parvenue, à la conscience arrangeante, qui ne manquait pas de culot et qui lui avait pompé toute son énergie, le sourire aux lèvres et sans un merci. Ah elle avait si bien su la prendre et toucher la corde sensible pour obtenir ce qu’elle avait désiré pour aussitôt s'en désintéresser et poser son gros cul de Picarde sur le trône !

Foutue acariâtre qui exigeait en échange de la tiédeur de ses sentiments l'amour ardent, l'admiration extatique de qui la côtoyait ! Toujours à côté du tact qu'il devaient avoir pour elle, et de l'obligation, comprise, de respect dont ils étaient taxé en plus du pourboire, et de plus sortir à reculons comme un ambassadeur pris en faute !
Ah oui ça coupable elle l'était ! Et elle avait continué à s'aveugler, jusqu'à ce que recul pris de force, elle vit avec ses yeux et plus avec son cœur.

Au rythme de ses pensées un peu folles et bilieuses le palpitant de la Varenne s'emballa et son regard se posa sur le couffin replet. Elle partit d'un petit rire nerveux à les s’imaginer, amies qui n’avaient jamais été séparées, balançant des briques sur un ennemi imaginaire et comme un exutoire à leurs blessures et colères du haut de la tour du château de Pau en beuglant comme des gosses. Puis encore les mirettes amandines se posèrent sur la bouteille de vin.
Encore un affront qu'elle lui faisait, sans le savoir cette fois. Et de rage, elle jeta la flasque de Jurançon contre un créneau.


Garce !

Les amateurs de crus s'en seraient choqués, mais le vin représentait pour elle ce qui avait pervertit sa sœur et donna plus de corps à sa folie. Il était vil instigateur de sa déchéance et elle se figurait encore la blondeur avinée et sans plus aucun maintien ni dignité, l'ombre errante du château de Monein, la robe tachée, le cheveu défait et empestant l’alcool.

La vieille jacasse de Montaner lui annonça alors la venue d'Arezac et elle devina au sourire carnaire de sa jeune suzeraine qu'elle sombrait encore dans une de ces ires foudroyantes dont elle avait le secret et qu'elle aimait à observer de loin. Savait-on jamais.
Et comme elle avait raison la vieille, elle qui connaissait si bien la Blonde aux rancœurs croupissantes comme un marécage qui fermentaient doucement mais surement et qui ne laissaient, lorsque c’était perceptible, qu’une bulle crapoteuse remonter à la surface. Plop.

A sa demande, on fit baisser la herse et la grande battoir claqua contre la poussière en un bruit métallique sinistre.
Pris au piège et fait comme un rat dans la Cour d'Armes l'd'Aurezas. Comme elle avait lui lorsqu'il usait de ses grands discours pontifiants de Père la Morale et qu'elle, au plus mal, se défendait comme une chatte acculée dans un recoin.

Elle se saisit alors d'une brique -parce que l'ennemi c'était aussi lui- qu'elle lança de toutes ses forces du haut de sa tour, s'arrangeant pour qu'elle ne l'atteignit pas mais au moins qu'elle tomba au plus près de lui.


ALOOOOOOOOOOOOORS LE MOOOOOOOOOOOOOOOOOOOL ?! ON A RÉCUPÉRÉ CHEZ SA COMMÈRE LES BOURSES DONT ON A JAMAIS SU S‘SERVIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIRRR ?!

_____________________________________
[hrp : On a oublié de le spécifier mais c'est un rp privé. Idem je précise que les pensées de la blonde ne sont que les siennes, pas celles de sa joueuse.]
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Varden




Messages : 3
Date d'inscription : 19/12/2009

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MessageSujet: Re: A votre bon souvenir Demoiselle Eugénie !   A votre bon souvenir Demoiselle Eugénie ! Icon_minitimeMer 21 Juil - 19:05

Varden patientait. C’était le lot de sa vie que d’attendre sans doute. Et alors qu’il échafaudait une scène de pardon mutuel tiré d’une mauvaise pièce vaudevillesque, il passa tout proche du trépas ! Tout à fait ! Il venait d’échapper à une mort violente et subite, à un meurtre froid et cruel venu du seul endroit où il n’y avait pas lieu de se méfier : Le donjon de Montaner ! En effet, ce n’était que par un miracle tout à fait exceptionnel que la brique, lancée du haut du donjon de Montaner ne l’avait pas atteint en pleine face, créant de facto une lésion peut être irréversible.

Bon, nous n’en étions pas là mais il fallait avouer que la surprise était de taille et l’accueil à la hauteur …


Par tous les saints réunis …

Et toutes ces vociférations … L’alcool, véritable fléau de tout pilier de taverne qui se respecte, aurait il finit par toucher l’ultime héritière de la famille de Varenne ?

Au crime ! A l’assassin ! Au meurtrier ! Gardes ! Gardes ! Gar … Ah oui non … La garde de Montaner était l’absolu apanage du pouvoir de la blondinette et il y aurait fort à parier que le seul clampin à finir dans des geôles serait lui-même … Eugénie ne connaissant que trop bien les habitudes de Varden à finir systématiquement aux oubliettes !

Petit mouvement d’humeur, raidissement du corps et regard de biais vers le projectile lancé, il n’en doutait pas, dans le but unique de se débarrasser de lui. Ça n’avait même pas atteint le stupide garde censé veiller à ce que le Comte ne s’adonne pas à quelques activités quelconques et prohibées dans le domaine Vicomtal. Du gâchis ! Du gâchis oui Mâdame !

Il n’eut pas besoin d’une enquête approfondi pour apprendre qui avait eu la divine idée de l’agresser ! La douce et mélodieuse voix d’Eugénie accompagnant de façon très poétique le lancer de brique.

Le Mol ? Les bourses ? Et l’on n’osait prétendre que le pouvoir avait changé Eugénie ? Fadaises et balivernes ! Fidèle à elle-même. Plus que jamais.

Décadence rimait tellement avec déchéance que c’en était presque décevant de la part de la Blonde …

Et elle croyait qu’il se laisserait faire ? Sourire au coin des lèvres … Et de se tourner vers l’intéressée.


Mais vous … Vous … Vous êtes une grande malade !

Instant d’hésitation, la tirade prophétique ayant vocation à devenir pérenne ne venant pas d’elle même, il opta pour une phrase d’une banalité affligeante mais tellement appropriée.

Ça va pas la tête ??

Et ce n’était pas parce qu’il arborait un sourire narquois, légèrement déformé par le hoquet de surprise que lui avait provoqué l’attentat blondinesque ,que le rouge ne commençait pas à lui monter aux joues. Continuant à s’adresser à la jeune femme, faisant fi du spectacle ainsi offert au petit personnel acquis à la cause Varennoise, Varden reprit de plus belle.

Descendez tout de suite ! Si vous ne voulez pas que je monte moi-même vous apprendre les bonnes manières !

Et dans sa barbe négligemment mal rasée depuis quelques jours, que ce projet de visite le travaillait, il ronchonna.

C’était bien la peine de venir tiens ! Si c’est pour être reçu comme ça ! Malheur de malheur, cette fille aura ma peau …

Lançant un dernier regard noir vers la tour et la demoiselle à la chevelure blonde, Varden entreprit de la rejoindre sans attendre. Et qu’elle apprenne qu’on ne le recevait pas comme un malpropre en l’agressant véritablement dès son arrivée … Il était Comte tout de même … C’était pas Jo l’clodo quand même …

Mais que faire d’une peste n’en faisant qu’à sa tête ? Pire qu’Isaure, Clémence et Annouk réunies en un groupuscule des demoiselles capricieuses, il avait trouvé la digne prophétesse de toutes les enquiquineuses que comptaient le Béarn et le Sud Pyrénéen en règle générale !

Mais, Dieu que ces escaliers étaient longs et raides !

Elle aurait sa peau, un jour ou l’autre, par un biais ou un autre, elle l’achèverait !
Et peut être qu’elle le regretterait même ! Ou pas …

Et cette bouteille qu’elle avait du vider seule pour en arriver à un tel point. Il ne pouvait pas en être autrement … La pauvre petite … Que de gâchis … Que de gâchis …

Et tout à ses lamentations, il grimpa l’escalier censé le mener à l’apocalypse, à Charybde ou à Scylla … Voire les deux réunies !

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