Domaine des Varenne
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Domaine des Varenne, de Domfront à Monein, de l'Alençon au Béarn...
 
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 La Reconquista

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Huon

Huon


Messages : 1
Date d'inscription : 26/06/2012

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MessageSujet: La Reconquista   La Reconquista Icon_minitimeMar 26 Juin - 23:46

    [ Domfront, petit patapon ]
Ce matin là, le soleil pointait fièrement le bout de son nez l'aube à peine levée. la journée s'annonçait belle et plus chaude que la précédente, c'était donc le jour idéal pour Huon qui avait décidé de parcourir les campagnes du Duché. Point de garde à la maréchaussée, Tsampa trop grosse pour le suivre sur les chemins cahoteux, il partait donc le cœur léger avec tout le fourbis nécessaire. Parchemins, fusain, encre, plumes de différents volatiles, actes notariés, notes d'anciens, tout ou presque son bureau devait se retrouver dans un petit sac, quelle plaie ! Après avoir tant bien que mal rangé le tout, hésitant à sauter, ou s'assoir, sur l'ensemble pour tasser -idée vite oubliée-, tout était en ordre. Inconfortablement installée sur le dos de sa mule, animal aussi lent que capricieux, Huon s'en allait fièrement, sourire aux lèvres.

Direction Domfront donc pour régler quelques affaires avant le retour de la baronne. Mais d'abord traverser la forêt d'Ecouves, imposante et épaisse pour s'arrêter à Carrouges et y effectuer une halte. Les bois n'étaient pas une région sure et les brigands les aimaient tout particulièrement aussi c'est le regard vif qu'il avait effectué cette traversée, ne cessant de tourner la tête au moindre bruit, du craquement de brindilles au cri strident d'un animal qui glaçait le sang.
Une fois à Carrouges, restauré, ravigoté avec un petit somme et du bon vin dans les veines, il fallait prendre alors la direction de l'Est pour arriver à la Ferté-Macé et pénétrer ensuite dans la forêt d'Andaine avant de rejoindre enfin, ultime étape de son périple, Domfront.

Dans sa veste cousue de laine de mouton, vêtement chaud, économique mais odorant et d'allure roturière, Huon avait entreposé le plus précieux des papiers, son sésame, la lettre manuscrite de la Varenne elle même, sa nomination au poste d'Intendant de ses terres Alençonnaises, le temps de son absence. Grâce à elle, et surtout le scel en bas de la page, car beaucoup des gens rencontrés ne savaient pas lire mais reconnaissait la forme de la matrice, on lui ouvrait les portes des maisons, granges, moulins, églises, greniers, caves, écuries, tout, mais alors tout, lui était possible. C'était presque jouissif. La retenue venant du fait que ce n'était pas pour lui qu'il le faisait mais les quelques avantages négociés n'étaient évidemment pas désagréables, bien motivants même. La Baronne n'étant point là, les besoins du Château étaient jusqu'à lors moindre, la population bien que pourvue en nourriture était contente mais déboussolée par l'absence de toute autorité tutélaire. Ainsi, d'aucun s'étaient crus tout permis au point de commettre quelques larcins. Huon avait alors chargé la garnison baronnial, dont les membres étaient devenus plus dodus que Montgommery -c'est dire !-, de se remettre au travail et de traquer sans relâche les marauds et leurs complices. La Baronne avait prévu son retour pour le printemps, aussi le temps était précieux et pas une minute n'était à perdre. Faire les inventaires, recruter du personnel pour la chambre, les cuisines, les écuries .. Au moins un minimum car Eugénie avait sans doute quelques membres de maison qui la suivaient partout. Mais aussi réparer un moulin en ruine et pour cela il fallait négocier le prix de la pierre qu'il fallait faire venir d'une carrière proche, puis couper du bois et acheter des peaux de bœufs pour les ailes. Heureusement la meule étaient toujours là et semblait en état. Une sacrée économie que voilà !

Ce jour là c'était un peu le bilan de tout. Le moulin était en phase finale et la population semblait satisfaite puisqu'elle aurait ainsi une distance divisée par deux pour moudre son blé une fois les récoltes faites à la fin de l'été. Heureusement, elle ne connaissait pas encore le prix qu'elle paierait pour deux ou trois tours de meule .. La Baronne entrait peu à peu dans les cœurs et les prières faites pour elles dans les églises en témoignaient. Ce qu'il ne faudrait pas avouer c'était que cela avait couté quelques centaines d'écus pour payer les curés des paroisses alentours afin qu'ils invitent les fidèles à le faire mais l'engouement par la suite se fit par lui même. Un bon point.
C'est d'ailleurs avec un officiant du culte Aristotélicien que se trouvait ce jour là l'Intendant. Après quelques jours sur place, dont un consacré à des jugements expéditifs -puisque pris la main dans le sac- Huon sur une estrade de bois, confectionnée pour l'occasion - encore des frais - se tenue droit et la mine inquisitrice. Chaque habitant des alentours avaient été invités, ou plutôt enjoins, à venir assister au spectacle de sorte que chacun sache que la baronne reprenait en main la justice et que le crime serait puni. Son discours était prêt aussi le ton grave, l'allure théâtrale, il déclara non sans en jouer alors que derrière la populace amassée pour l'occasion se faisait entendre le bruit des sabots des chevaux qui tiraient la cage des condamnés vêtus comme de la chemise des condamnés. En fond, on entendait aussi un officier de la garde frappait en rythme sur son tambour ..


Cela ne donne pas de plaisir à mon cœur, d'être ici et de vous livrer l'histoire navrante de l'homme qui se tient sur le chariot sans montrer sa peur ..

Un arrêt pour laisser le temps aux condamnés d'arriver, de se rapprocher tout au moins et le voilà qui recommence.

Ô pour un mois, une nuit, un jour, pour le souffle du vent, et le pistolet luisant, auriez-vous risquer le pire ? La danse avec le démon en haut du gibet d'où l'on voit les maux.

Plus de bourse ou la vie, juste la vie qui se rembourse, croix de sentence servie par l'ami des mouches, mère de toutes les hontes. Voici la corde, voilà la corde, bâtarde, face à l'histoire tueuse du malandrin. Adieu marauds et pantins !
Et alors que le chariot s'arrêta enfin, après que les condamnés aient reçu projectiles ou le dernier verre de vin de la triste existence, on venait les détacher de leur cage pour les placer sur le gibet, placer la corde autour de leur cou dans un silence effroyable alors que les tambours résonnaient à nouveau en cœur. Le curé fit une dernière prière pour les âmes des damnés et Huon se tenait prêt à frapper la croupe des chevaux qui dans leur élan, tireraient sur la corde et éléveraient les corps vers l'agonie.

    [ Le discours d'Huon est emprunté (et adapté) du film Plunkett & McLeane ]
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