[RP] Ouverture du testament de Richard de Varenne, Duc de Domfront

Despote Messages : 30 Date d'inscription : 14/11/2008

Soupir qui s'écrase dans l'immensité du vide.
Elle se tient debout droite et rigide dans la grande salle du château de Domfront ou elle contraste à merveille avec le feu ronronne paresseusement dans la grande cheminée alors qu'une pluie torentielle s'abat à l'extérieur. Situation de paradoxes. Tout est prêt. Les membres de la famille n'allaient pas tarder à arriver, Théophane puis Ingénue, et peut-être Rillilath si il arrivait à partir à temps. Nolen, elle était restée dans le couvent parisien sous les ordres de sa mère. Souvenirs de joutes Alençonnaises ou la petite Nolen, du haut de ses huit ans avait joué à être " l'écuyère " de son tonton Morfy... Souvenirs de soirées en tavernes glauques et crasseuses ou elle regardait Nolen juchée sur les genoux de son tonton à lui tirer la barbe de toutes ses minces forces... Souvenirs de cette pièce calme, seulement troublée par l'intensité des regards que se lancaient les jumeaux par dessus les pages de leurs ouvrages respectifs... Bribes d'un passé bien enterriné. Ce temps ou grâce à ces infimes moments de joie et de bonheur simples, elle était l'Estelle souriante et qui gardait un optimisme à toute épreuves. Ce temps ou bercée par un quotidien confotable elle se levait sereinement et tenait bien fermement un vie saine. Ce temps ou toute sa vie avait un point d'orgue, ou la clef de voute qui était son frère la regardait d'un oeil d'acier bienveillant.

Comme il est lointain, ce temps...
Bulle de bonheur qui a éclaté sous l'attaque froide d'une lame d'acier. Un être perdu, une vie chamboulée... La presque fuite d'Alençon, fuite de ce Duché trop plein de souvenirs douloureux vers le Béarn terre reculée au fin fond du Sud du Royaume ou rien n'existe. Obligations Royales balancées sans aucune considération, fille envoyée dans un couvent parisien... Déni. Profond déni encouragé par une quantité hors norme de travail, un traité de paix couronnant sa carrière qui devrait être sa gloire signé sans aucune allégresse. Perte de goût. Une barronie, un château à construire alors que son corps s'imbibe de boisson divine. Journées sans début ni sans fin seulement rythmées par l'ouverture d'une nouvelle bouteille, à erer dans les tumultes vaporeux de l'alcool. Arielle attaquée. Elle ouvre les yeux... Sur sa misère, sur sa honte, sur sa chute proche, sur sa condition minable, sur ces voix qui la peuplent, sur cette paranoia. Sur cette folie qui la ronge chaque jour un peu plus. Une confession... Du répit. Et là voilà ce jour, vêtue d'une robe de velour noir au décolleté orné de perle nacrées, un chignon sévère emprisonnant sa chevelure blonde, à attendre l'ouverture du testament de son Tout. Avancer, il le faut. Il Lui a dit, une nuit...

* *
*

Estelle... Tu me fais honte.

Sursaut.
Sa voix. La Sienne. Celle qu'elle reconnaitrait dans un brouahaha de gueuse au marché, celle qu'elle reconnaitrait au milieu d'un coeur de cul béni chantant à tue tête. Mirettes grises qui s'habituent au noir ambiant. Ou est-elle ? Ou est-il ? Est-elle morte pour l'entendre? Son souhait s'est-il réalisé ? La vie a-t-elle enfin daigné la quitter pour se dirriger vers un Eternel agréable ou Il serait ? Tarbes. Béarn. Sa chambre. Assise dans son lit, une épaule découverte les mirettes grises habituées cherchent. Là... Face à elle. Assis sur un meuble de chêne, un jambe battant narquoisement l'air. Richard...

- Suis-je morte ? Richard c'est bien toi ? Ri...

Sept lettres d'une vie, sept lettres si souvent invoquées qui se retrouvent coupée par son détenteur. Ce regard dur, cette main qui se lève. Et l'Estelle se tait... Soumise ? Et oui, notre Blonde que l'on connait altière et capricieuse se soumettait face à son frère, chacune de ses paroles équivalent à celle d'un texte sain. Son texte sain.

Tu es devenue une loque. Tu n'es rien. Regarde toi ! Regarde toi ! T'es tu vue ces derniers temps ? Ton teint est terne, tu pue l'alcool, tu ne resplandit plus, tu n'étonnes plus, tu ne prends plus soin de toi, tu ne râle plus, tu subit la vie cette vie que j'aurais souhaité garder ! Tu n'es plus toi... Tu me fais honte. Resaisi toi.

Pleurs. Pleurs d'une Blonde qui se lève de façon gauche pour s'approcher de son frère. Un torrent de larmes qui coulent sans s'arrêter, des genoux qui rompent, une tête qui se cogne contre le meuble ou Il se trouve...

- Je suis désolée...

* *
*

Dame ! On arrive dans la Cour !

Battement de cil.
Le monde vague reprend peu à peu des formes distinctes. La pluie, la cheminée, le sol froid, la table de chêne. Destre aussi pâle qu'à l'accoutumée qui se lève vers cette larme qui s'est échappée. Avait-elle rêvé ? Non... Non... Il était là assis face à elle, avec son écrasante prestance à la juger. Sévèrement mais avec justesse. Pour preuve, même sous cette forme d'un autre monde il savait comme la faire agir. Lui seul avait une emprise sur elle, lui seul savait la faire céder. Lui seul la connaissait. Et ce matin là... Elle s'était réveillée au sol, recroquevillée avec des perles de sang sec sur le front. C'était ce jour là qu'elle avait décidé d'aller chercher de l'aide auprès de Navigius, quelques semaines plus tard qu'elle avait officialisé la mort de son frère. Avait-elle vu un fantôme ? Qu'importe après tout ce qu'elle avait vu l'avait fait se reprendre en main. Pour Lui. Plusieurs candidatures, cave strictement fermée, nouvelles étoffes d'Italie. cette épreuve sur terre que l'on nomme la vie devait continuer, pour Lui...

- Faites les monter. Que ça se termine.

Doux Rhododendron Messages : 1 Date d'inscription : 16/11/2008

Insatiable soif de travail et d'occupation, tel était le mal qui rongeait le Chancelier d'Armagnac et de Comminges depuis quelques jours. Les nerfs tendus, les yeux dans le vides injectés d'un rouge sanguin, les cheveux décoiffés sous le turban mal dressé sur son chef. Les luttes intestines le fatiguaient et lui sciaient les nerfs, il compensait avec un travail doublé aux ambassades, projets en tout genre et entretiens poussés de plus en plus loin, Theophane avalait les heures sans compter le rendu de son anatomie après deux semaines de dur labeur...

Une vingtaine de livres s'était égarées entre ces deux semaines, il avait véritablement cessé de manger et avait perdu du poids de telle sorte que tout le monde se faisait du souci pour sa santé autour de lui sans que personne ne lui en fasse part. Lui continuait de vaquer à ses occupations, prenait de plus en plus de directives, aidait aux travaux de la grande bibliothèque de la chancellerie, restait éveillé des heures durant afin de pouvoir avoir séance avec chacun des émissaires présents en ses locaux. Des semaines qu'il ne s'était reposé ne serait-ce qu'une journée. Il était vidé.

Angoisse de la perte de celle qu'il aimait et qui lui avait laissé un horrible goût d'amertume au fond de la bouche, angoisse de voir ce Comté qu'il aime et chérit lui rendre la monnaie de son dévouement par les incertitudes et le laxisme, par les remises en question et les accusations douteuses, angoisse de voir ces soeurs qu'il commençait à connaître s'effacer derrière les prérogatives de chacun... Ah ces soeurs, il leur donnerait assurément tout l'amour qu'il pouvait donner, tout ce qu'il lui restait de coeur servirait à fournir le bonheur de ces deux petits bouts de femme qu'il avait hissé haut sur le piédestal de l'amour fraternel et de la reconnaissance des sens.

Perdu dans les limbes de son esprit empli du chaos des tourments existentiels, il ne prêta pas attention au pli du cachet des de Varenne qui fut déposé pourtant devant les deux noyaux de cerise qui lui servaient dorénavant d'yeux. Il prit finalement connaissance du contenu de la lettre envoyée par Estelle, elle se trouvait au château de Domfront pour l'ouverture du testament de Richard de Varenne, le Duc de la famille... Ce frère qu'il n'avait eu le temps de connaitre... Tant de choses encore à apprendre de cette famille, remonter jusqu'au Vicomté qu'il n'avait encore jamais eu loisir de visiter, s'y rendre en pareille circonstance... Telle était la destinée de Theophane, des deuils, des abandons, des frustrations, des déceptions, des fins de tout avant des débuts de rien...

Il prévint Eugénie, elle devait avoir reçu elle aussi le pli, pour qu'ils cheminent ensemble. Elle devait le rejoindre à Auch avec quelques gardes béarnais. Il fit mander de son côté une garde rapprochée également, aux couleurs armagnaco-commingeoises. Il se para de son plus beau turban, de son pourpoint et de ses hautes chausses d'hiver. Il était d'un rouge impeccable, son coeur s'enhardissait de chevaucher en compagnie de sa petite soeur, lui qui en était si fier, elle sa petit goutte de lait, sa chère et tendre Eugénie, qu'il aimait à chiffonner et à taquiner à longueur de journée, eux réunis dans l'objectif commun de rejoindre leur soeur Estelle pour l'ouverture de ce fameux testament.

Le jour était arrivé de partir, Eugénie arriva à Auch en temps et en heure, ponctuelle pour une fois, seulement... Seulement voilà, ce ne fut pas la petite goutte de lait qu'il attendait... Elle accompagnait un... ANE!!! Fichtre diantre diable, la peste soit du fat, quel est le faquin qui aura osé lui retirer le droit d'user des chevaux de la chancellerie! Et pourquoi n'avait elle pas fait descendre l'un de ses gardes de son destrier pour lui en prendre les brides, elle était chancelière et se comportait comme une manant... Il allait devoir lui expliquer comment les choses se passaient dans la hiérarchie...

Il fit descendre l'un de ses gardes qui prit l'âne et alla s'en occuper dans les écuries d'Auch, en attendant le retour et le passage obligé par l'Armagnac de la chancelière béarnaise. Theophane fit monter sa soeur sur le cheval du garde mis à pied, l'allure était plus adaptée, elle semblait jouir de la grandeur des personnes au destin historique, elle avait le regard fier et le menton droit. Il s'approcha d'elle ne disant mot, descendit de son cheval, l'invita à en faire de même. Il se rapprocha encore un peu, juste assez pour qu'elle n'eut le temps de réagir lorsqu'il lui sauta dessus avec un grand rire et des gestes amples, lui chiffonnant les cheveux comme jamais et lui lançant des "ma p'tite goutte de lait à moi" au travers les oreilles devant les gardes mi-amusés mi-éberlués devant la scène qui se déroulait sous leurs yeux, devant la chancelière qui hurlait à la mort contre son frère et le rougeoyant Theophane qui continuait ses enfantillages malgré la défense acharnée d'Eugénie.

Il s'arrêta net et remonta à sur son cheval. Eugénie lui lançait des regards plus noirs qu'une nuit sans lune au fond d'une oubliette. Il finirent pas se mettre en route. Les couleurs béarno-armagnaco-commingeoises flottaient par delà la campagne à l'unisson des souffles des chevaux, les cavaliers semblaient flotter sur les brumes matinales de la campagne françoyse, faisant fi des combats qu'ils croisèrent seulement, des invectives paysannes contre de tyranniques et lointains seigneurs, du froid qui leur rongeait les doigt et la tête, il finirent par arriver après de longues journées, au château de Domfront.

Ils n'eurent pas franchi la herse que déjà les domestiques s'affairaient autour de leurs chevaux et qu'on les conduisait près de leur soeur.

Messages : 3 Date d'inscription : 07/12/2008 Localisation : BA - Montpensier

Après de nombreux échanges de missives avec Estelle de Varenne, le Héraut ès Généalogiste arriva dans le domaine de la famille afin de procéder à l'ouverture du testament de Richard de Varenne dict Morfalas.
Après un long voyage, Sibella descendit de la calèche en compagnie de son jeune page, se passa la main dans les cheveux, redressa sa robe et jeta sur ses épaules sa longue cape de fourrure.

Elle fût immédiatement dirigée à l'intérieur de la demeure, vers une grande et belle salle, où l'attendaient déjà quelques personnes. Elle veilla que son page soit bien derrière elle en possession de la mallette de cuir marron dans laquelle était tout le nécessaire d'écritoire et les documents.

Sibella arriva dans la pièce, salua d'un signe de tête les personnes présentent et se présenta

Mes hommages. Je suis Sibella de Vissac, Héraut d'Armes Royal ès Généalogie. Je viens procéder à l'ouverture du testament de Messire Richard de Varenne.

Elle se dirigea ensuite vers la soeur du défunt qu'elle connaissait, la salua respectueusement. Elle avait un visage triste, blême et paraissait très affaiblit

Je suis réellement attristée du deuil cruel qui vous frappe et je vous présente mes plus sincères condoléances ainsi qu'à votre famille.

Elle regarda autour d'elle, se demandant où pouvait être Nolen, mais il est vrai que ce n'est pas la place d'une enfant dans ces moments pénibles

Despote Messages : 30 Date d'inscription : 14/11/2008

Il entre.
Et elle sourit, bêtement. Théophane... Son frère. Son frère, certes batârd, certes brun mais un homme qu'elle admire et apprécie, un homme intelligent dont elle est fière de partager le sang. Mais bon, tout ça bien sur elle ne lui dira jamais, plutôt mourir. Ses pas la mènent vers lui et après une accolade furtive et fraternelle les fines mains pâles de la chef de famille enserrent celles de son aîné. Le visage de notre blonde est toujours ravagé par le chagrin et la période difficile de laquelle elle tente de s'extirper mes ses yeux, eux, présentent une étincelle de joie que peuvent voir les gens qui les regardent.

- Theophane... Je suis contente de te revoir. Et bienvenu à la première réunion de famille placée sous une raison funeste mais ça en est une quand même ! Tu as fait bonnne route ? Ou est Eugénie ? Elle n'a pas eu un problème en chemin, hein ?

Traversée fugace d'inquiètude sur le visage de la despote en jupons alors que le regard planté dans celui de son frère, elle attend une réponse rassurante. Réponse qu'elle n'entendra pas pour l'instant, un page annoncant l'arrivée de Phylogène. Puis, cette dernière vient vers eux, la Blonde lachant alors les mains de Theophane - à regrets-.

Je suis réellement attristée du deuil cruel qui vous frappe et je vous présente mes plus sincères condoléances ainsi qu'à votre famille.

- Phylogène, c'est une joie de vous revoir même pour de telles circonstances. Quoique, aussi longtemps que je m'en souvienne nos rencontres sont placées sous l'égide des blessures ou des décès ; et d'ailleurs je ne vous remercirais jamais assez pour Nolen. Un sourire pâle étire les lèvres de la blonde, avant qu'elle ne se tourne vers Theophane. Je vous présente Theophane, celui dont nous allons devoir régler l'entrée dans la famille suite à l'ouverture du testament... Et Eugénie, notre jeune soeur, ne devrait pas tarder à nous rejoindre j'espère.

Une grande inspiration.
Elle y arrive, elle y arrive à être digne et forte, à parler de vieux souvenirs, et à débiter des banalités effrayantes. A être mondaine, comme si de rien était. Après avoir repris ses esprits, elle pose à nouveau le regard sur Sibella.

- Pouvons-nous commencer ?

Messages : 3 Date d'inscription : 07/12/2008 Localisation : BA - Montpensier

Malgré les circonstances, Sibella était ravie de revoir Dame Blondeur. Cela lui rappelait un tas d'événements qu'elle ne pouvait oublier et surtout une petite fille avec sa vache et cela restera gravé en sa mémoire jusqu'à sa mort.

Après avoir échangé quelques mots, Estelle de Varenne présenta Messire Théophane à la généalogiste.

Mes hommages Messire, je suis ravie de faire votre connaissance, bien que j'eusse préféré que ce soit en des moments plus joyeux.

Puis elle annonça aussi l'arrivée d'Eugénie une jeune soeur, curieux que subitement la famille s'agrandisse ainsi. Mais bon le moment n'était pas aux modifications de la famille mais à l'ouverture du testament.

Oui nous pouvons commencer immédiatement si vous êtes prête.

Phylogène, fit signe à son page resté très en retrait de s'approcher. Elle pris le parchemin roulé et scellé dans la mallette de cuir. Aussitôt, il alla se poster au fond de la pièce afin de ne pas déranger.

Dame Estelle de Varenne, je suis là pour procéder ce jour à l'ouverture du testament de Messire Richard de Varenne, votre défunt frère. Vous pouvez constater que le testament du défunt est toujours scellé comme il se doit

Elle présenta le parchemin afin de faire vérifier le sceau. Puis elle le brisa, les morceaux de cire tombèrent à même le sol. Elle déroula le parchemin, se racla discrètement la gorge et commença la lecture

Citation :

morfalas a écrit:

Citation :: Moi, Richard de Varenne dict Morfalas, Duc de Domfront, rédige ce 18 Avril de l’an de grâce 1456, en la ville du Mans, mon testament.

Déclarant estre en pleine possession de ma conscience et de mes facultés d’entendement, je souhaite faire de Estelle de Varenne dict Dameblondeur mon exécuteur testamentaire.

Par ce document, je lègue toutes mes possessions matérielles et terriennes ainsi que mon titre de noblesse à ma soeur jumelle, Estelle de Varenne dict Dameblondeur. Je demande expressément à ce que la messe funèbre soit célébré en l'église de Mortagne et que ma dépouille soit enterré en mon fief de Domfront. Ce sont mes uniques volontés.

Afin que cela soit chose établie, le présent testament a été rédigé et transmis à Sibella dict « Phylogène », Héraut es-généalogie, pour qu'il en atteste et vérifie ma capacité à produire tel testament, et mon sceau a été appliqué au bas dudict document.

En la ville du Mans.

Richard de Varenne dict Morfalas
Duc de Domfront

Nous, Sibella de Chenevières-Vissac, dicte "Phylogène", Héraut ès Généalogie, enregistrons les présentes volontés et y apposons nostre scel afin qu'elles acquièrent pleine recognoissance.

A Sainct-Anthoine-le-petit, ce trentième jour du mois de Mai 1456.

[RP] Ouverture du testament de Richard de Varenne, Duc de Domfront Sinoplezw5

[RP] Ouverture du testament de Richard de Varenne, Duc de Domfront Sinoplezw5

Lecture terminée, elle regarda Estelle, comme figée, tétanisée, elle avait écouté en silence, certainement en se souvenant de son frère, des bons moments qu'elle avait pu avoir avec lui, de sa voix.....

Despote Messages : 30 Date d'inscription : 14/11/2008

Boum boum boum.
Coeur qui bat vite, vite, vite. Puis qui ralentit, ralentit... dangereusement. Et repart à tout rompre. Ce testament... Elle l'avait lu oui, elle en possedait un exemplaire mais elle l'avoit soigneusuement enfoui au fin fond d'un tirroir à un tel point qu'elle ne savait pas ou il était. Mais lorsque les mots couchés par Richard lui étaient lus, comme l'on raconte une histoire à un enfant, elle imagine. Elle le voit, en route vers la Bretagne dans une taverne glauque du Mans, le buste couché sur une table, et ce plis sérieux qui lui barrait le font lorsqu'il travaillait. Boule qui nait à la gorge. Les mains pâles s'accrochent furtivement à la table, chêne centenaire qui jamais n'avait rompu.

Fini.
Seul le silence pèse sur ses épaules. Les mirettes grises se tournent vers son brun-bâtard de frère, en quête de soutient ; puis elles embrassent la pièce entière à la recherche de sa petite soeur. Absente... Un soupir. Dos de la main droite qui vient rencontrer ses yeux pour chasser les larmes qui étaient nées de cette fichue boule.

- Je m'engage à respecter les dernière volontées de Richard, envers et contre tout. Je m'engage à être son exécutrice testamentaire et à lorsque le temps sera venu, m'occuper de Domfront aussi bien qu'il l'aurait fait.

Regard interrogateur vers Phylogène.
Et maintenant ?

Messages : 1 Date d'inscription : 05/12/2008

[Sur les routes, à quelques lieues du Château de Domfront.]

Cela faisait douze jours que Riliath était sur les routes. Ayant fait le moins de halte possible, se ravitaillant au minimum pour gagner du temps. Ce temps qui allait de toute évidence lui manquer s'il n'accélérait pas encore le pas. Il était parti relativement vite de Tarbes, quelques heures, tout au plus, après réception de la missive annonçant que le testament de feu son Cousin Richard allait être ouvert. Ce testament, qui une fois révélé, clôturerait définitivement l'épisode Richard de Varenne, dict Morfalas, et qui par la même, allègerait sans nul doute le coeur de la plus grande des Blondes, Eugénie ne l'ayant pas vraiment connu, outre, par l'intermédiaire des récits qu'Estelle avait pu lui en faire. Richard deviendrait un souvenir, un Varenne admiré par les autres Varenne.

Puis, sortant brutalement de ses pensées, Riliath reconnu ce paysage familier, l'ayant cotoyé pendant plusieurs mois. Il se redressa sur son canasson, ne pouvant réprimer, au moment même où il le faisait, un petit gémissement plaintif. Il était vrai qu'il n'avait plus l'habitude de ces grandes chevauchées. Et c'est en s'étirant tant bien que mal qu'il aperçu, au loin, la silhouette imposante du Château de Domfront. Il pris une grande inspiration, puis, se remettant en position, fit repartir sa jument au galop.

[Enceinte du Château de Domfront.]

Riliath franchit enfin l'entrée du Château. A peine arrivé, il fut immédiatement pris en charge par un des domestiques qu'il connaissait bien. Une fois à terre, il s'arrêta un court instant, leva les yeux, et admira comme s'il ne l'avait jamais vu, cette immense bâtisse. Il soupira, un vent de nostalgie s'emparant de lui, puis, se ressaisissant, entra avec hâte dans le grand Hall d'entrée. Il interpela une des servantes qui passait là.

- Où sont-ils tous réunis? Dans quelle pièce? Y sont-ils depuis longtemps? Ont-ils déjà entamé la lecture du testament?

Il avait parlé très vite. Sur un ton qui ne lui était guère habituel, froid, autoritaire... stressé. La fille, l'air perdu, ne sachant quoi répondre, lui indiqua rapidement, tout en bafouillant, la Grande Salle de Réception où les Varennes étaient réunis, mais ne pu rien ajouter de plus, Riliath venant de partir au pas de course. Une fois devant la porte, il tenta de se calmer, ralentit sa respiration, et ce faisant, ne pu qu'entendre Estelle, parlant d'un ton solennel.

- Je m'engage à respecter les dernière volontées de Richard, envers et contre tout. Je m'engage à être son exécutrice testamentaire et à lorsque le temps sera venu, m'occuper de Domfront aussi bien qu'il l'aurait fait.

Réalisant qu'il arrivait de toute évidence trop tard, il fut submergé par une bouffée de chaleur. Néanmoins, il se décida à rejoindre les membres de sa famille. Alors qu'il franchissait la grande porte, et après avoir affiché un très léger sourire exprimant clairement l'embarras qu'il éprouvait, il constata qu'il y avait bien le nombre de personnes auquel il s'était préparé. Seulement, ce n'était pas celles à qui il avait pensé. Après un moment de flottement, Estelle fixant la seule femme qui n'était pas une Varenne, Riliath en conclu qu'elle devait être la personne à qui elle s'était adressée à l'instant, et était probablement la personne responsable de l'ouverture du testament. Ses yeux se posèrent alors sur l'homme brun. Il lui était inconnu... De plus, Eugénie semblait ne pas être encore arrivée. Mais trêve de réflexion. Il vint alors se placer dans le plus grand des silences près de l'inconnu.

Messages : 3 Date d'inscription : 07/12/2008 Localisation : BA - Montpensier

Sibella se rapprocha d'Estelle de Varenne et lui tendit un document, roulé et scellé

Si vous permettez et afin que tout soit conforme, je vous remets un certificat de succession nobiliaire, attestant que vous êtes héritière du fief de Domfront

Citation :: CERTIFICAT DE SUCCESSION NOBILIAIRE

Suite au décès de Richard de Varenne dict Morfalas, Duc de Domfront et selon les dernières volontés du défunt, mentionnées dans son testament en date du Dix huitième jour du mois d'Avril 1456, ouvert par le Héraut d'Armes Royal ès Généalogie "Phylogène" en présence de la famille du défunt,

NOUS, Sibella de Chenevières-Vissac, dicte "Phylogène", Héraut d'Armes Royal ès Généalogie, actons et certifions qu'Estelle de Varenne dict DameBlondeur, Dame de la Chapelle-Moche dicte Chapelle Andaine, soeur légitime de Richard de Varenne dict Morfalas et selon les volontés du défunt, se voit octroyer le fief Ducal de Domfront rétrogradé au rang de Vicomté et devient donc Vicomtessse de Domfront

Copie sera faite par le Héraut à son collègue dans le cadre de la mise à jour du Nobiliaire provincial ainsi qu'à l'exécutrice testamentaire.

Fait à Sainct-Anthoine-le-petit, ce 28 Novembre 1456

La nouvelle Vicomtesse de Domfront pris le document et Sibella se dirigea vers son page afin de lui demander de ranger les affaires, qu'ils allaient bientôt repartir

Despote Messages : 30 Date d'inscription : 14/11/2008

Alors que le silence s'abbat pesant et assourdissant, alors qu'elle regarde Phylogène en attente d'une réponse qu'au fond elle ne souhaite pas entendre, des pas retentissent dans la grande salle. Blonde qui se tourne rapidement en espérant voir une Eugénie nonchalente comme à son habitude lorsqu'il s'agit de chose trop " officielle " mais les mirettes grises se posent sur Rilliath... Plaisir de le voir qui est égal à celui de voir sa soeur, et un sourire et rapidement esquissé au coin des lèvres de la chef de famille. Un regard affectueux se pose sur lui. Il avait réussi à venir... Lui, le seul autre membre de la famille de cette pièce qui avait eu l'immense honneur de connaître le Duc. Il se pose à côté de Théophane, les deux bruns de la famille l'un intellectuel manique et l'autre homme d'arme bougon mais au coeur fondant - ô lecteur du XXIème siècle n'y voit aucune allusion ! -. Comme rassurée par cette double présence masculine, la présence des siens qui malgré leurs défauts capillaires partagent le même sang, elle se tourne vers Sibella et s'empare du certificat.

- Bien... Merci beaucoup Phyloègne . Je suppose que maintenant Vicomtesse de Domfront, je dois me séparer de la Chapelle-Andaine, seigneurie donné par mon frère dépendante de Domfront ? Et que je dois régler ceci auprès d'Alençon ?

Sans attendre de réponse avant de parler à nouveau, juste le temps de prendre une grande inspiration et de scander intérieurement ce verbe qui la poussait " avancer ".

- Nous devrions aussi régler l'entrée dans la famille de Theophane, ici présent. Issu d'une folie charnelle de Jean de Quille avec une dame, hors mariage, et avant ses noces avec notre mère. Soit " bâtard".

» Blondeur et ouverture de testament.