[RP] Or la "bosse" n'apporte pas toujours la chance.

Messages : 597 Date d'inscription : 14/11/2008

Citation :: Guiomar, pour vous servir. Dict aussi le bossu ou la bosse, vous devinerez aisément pourquoi!

Etre bossu a ses avantages, n'en doutez pas. Le bossu inspire une certaine forme de respect craintif, puisque porteur d'une chance jugée parfois maléfique.
Et si peu que vous soyez quelque peu malin, comme j'espère l'être, vous profitez, au final, d'un statu quelque peu privilégié. C'est ainsi qu'on me donne même parfois du "maitre Guiomar".

Point servile mais serviable, je loue mes services depuis quelques temps à la Comtesse locale... la Comtessa comme on dit par ici. Je ne suis point béarnais, vous l'aurez compris. Pour tout vous dire, je suis breton mais cela ne vous regarde pas... ou alors, comme on dit parfois, je serais obligé de vous occire après vous avoir conté mon passé.

Oublions donc cela, voulez-vous? Parfait!
Donc je suis actuellement aux ordres, parfois capricieux mais correctement rémunérés, de la damoiselle Eugénie de Varenne.

Il semble que je sois suffisamment instruit et finaud pour me débrouiller avec moult turpitudes protocolaires et scribouillardes. Pour tout vous dire, je me complais dans les missions les plus délicates et les plus ardues. Malgré ma bosse, mon allure est haute et élancée, et associée à une tenue austère et impeccable, elle m'ouvre bien des portes. Ma couronne de longs cheveux blancs soigneusement répartis autour d'un crâne impeccablement lisse et rond, inspire un respect certain qui fait qu'on écoute avec attention ma voix de basson. En fait, seul mon regard semble dénoter, si on l'observe bien, dans ce tableau volontairement entretenu. Un œil vif et pétillant, toujours en mouvement, toujours à l'affut.

Pourtant ce jour, la vivacité de mon regard s'est un peu ternie. Un voyage de plus d'un mois qui me mena jusqu'en Alençon a laissé ses traces sur mon visage. Fatigue et lassitude, ma jeunesse s'en est allée depuis quelques temps et je le ressens particulièrement lors de telles cavalcades. Mais ce qui doit être fait est fait et je ne suis pas homme à me plaindre.

Les nouvelles ne sont pas bonnes. Mais n'étant plus à quelques heures près, j'ai pris le temps d'un arrêt à l'auberge pour le luxe d'un bain et d'une tenue propre. Toute cette poussière m'indispose, ce pays est bien trop sec!

Voici que le casteth de Pau se profile devant moi. A cette heure-ci, c'est là que je trouverai la Comtessa, à coup sûr. Passant la garde sans problèmes, il ne me reste qu'à confier ma monture au palefrenier et me diriger vers la petite antichambre jouxtant la salle de doléances, là où l'on reçoit discrètement et en privé.

Un mot prononcé à demie voix à l'un des gardes en faction suffira pour faire prévenir la Varenne. Et moi, il ne me reste plus qu'à attendre... debout, de crainte de m'assoupir. Pensez-vous, à mon âge et après si long voyage.

» "Epistolation" d'une mioche à sa fée.